Quelques précisions préliminaires sont nécessaires.
I . Rappels préliminaires et exposé des motifs
1 . Rappels préliminaires
La Côte d’Ivoire est un pays ouest-africain et un membre des organisations multilatérales africaines, à savoir la CEDEAO et l’Union Africaine (UA). Son premier président est Félix Houphouët-Boigny, qui a dirigé le pays pendant plus de trente (30) ans. Son idéologie politique, basée sur la paix et le dialogue, est dénommée “houphouëtisme”.
Ce leadership a incontestablement et relativement développé la Côte d’Ivoire, avec des infrastructures modernes importantes, une classe moyenne consommatrice, une politique de dialogue et de paix dans le règlement des conflits. Après lui, d’autres présidents ont dirigé le pays.
Après la guerre en Côte d’Ivoire et une longue période d’instabilité et de violences, c’est véritablement sous le leadership du président Alassane Ouattara que le pays a amorcé sa modernisation, avec également un leadership basé sur la paix et une volonté de créer un Etat de droit, avec des institutions fortes et crédibles.
Le système politique du pays repose sur un Etat unitaire, centre-périphérie, Abidjan et Intérieur du pays, avec l’essentiel du modernisme et des infrastructures étatiques, politiques, économiques et sociales à Abidjan. La capitale politique, Yamoussoukro, est en attente, pour jouer un rôle politique et diplomatique réel.
Aujourd’hui et c’est nouveau, une partie de la classe politique milite ouvertement pour le changement de la forme d’Etat, en transformant stratégiquement le pays en un Etat fédéral, sur la base des districts actuels. En réalité, le découpage administratif actuel de la Côte d’Ivoire est un modèle pré-fédéral. Pas de doute sur ce constat.
Les enjeux liés au changement de la forme de l’Etat ivoirien sont nombreux :
. l’Etat fédéral ayant besoin d’un effectif très important en ressources humaines pour fonctionner, ceci va réduire nécessairement le chômage en Côte d’Ivoire ;
. la création d’Etats fédérés locaux est nécessaire pour conduire le développement au niveau régional, en remplacement des districts, des conseils régionaux et des communes actuels ;
. la réduction des acteurs administratifs qui interviennent sur le terrain, dont l’efficacité en matière de développement n’est pas établie ;
. l’ajustement structurel de l’Etat ivoirien est indispensable, sur les questions liées au développement, en vue de réduire les dépenses inefficaces et les budgets massifs déployés au niveau local, etc.
2 . Exposé des motifs
Les Ivoiriens, qui sont les bénéficiaires du développement du pays, doivent pouvoir profiter de ce développement, en termes de moyens financiers et de travail.
Malheureusement, l’Etat unitaire actuel, qui accroît et démultiplie le nombre des sans-emplois, présente aujourd’hui des limites sur son aptitude à mettre en oeuvre un développement régional efficace et surtout à réduire le chômage des jeunes.
Ces types d’Etat existent de moins en moins et la France, son inventeur, est à la recherche d’un nouveau modèle pouvant renforcer le développement régional.
Concernant le modèle fédéral, avec ses infrastructures, ses institutions, ses interventions multiformes, ses administrations et ses infrastructures de développement, c’est le PIB du pays qui doit être multiplié par deux ou trois au moins. Le modèle fédéral peut ainsi permettre de réaliser ce saut qualitatif attendu du développement de la Côte d’Ivoire.
II . Les conditions générales de la paix et du développement
1 . Point sur l’existant : en l’an 2025, la Côte d’Ivoire a une population de 32,7 millions d’habitants, avec un taux annuel favorable d’accroissement de la population de 2,9 %. La superficie de la Côte d’Ivoire est de 322 462 KM2, avec une façade maritime sur l’océan Atlantique de 520 KM de littoral et deux ports (Abidjan et San Pedro), un aéroport international (Abidjan), une seule ville internationale avec des infrastructures internationales (Abidjan).
L’exploitation du pétrole de l’océan Atlantique, riche en hydrocarbures, donne quelques 29 000 barils/jour de pétrole. C’est faible et insuffisant malgré le potentiel existant. Le pays dispose d’une seule raffinerie de pétrole (SIR).
Au plan social, les indicateurs de développement sont moyens, vu que le pays sort de guerre avec une destruction des infrastructures sociales au niveau de quelques régions.
2 . Richesses nationales à valoriser : la Côte d’Ivoire envisage un PIB de 83,85 milliards de dollars Us en 2025, avec un taux de croissance de 6,7 %. La structure du PIB est proche d’un pays à revenu intermédiaire :
. secteur primaire en réduction, basé sur l’agriculture et les mines,
. secteur secondaire en renforcement (BTP, industries et transformation agricole, produits industriels divers),
. secteur tertiaire en pleine consolidation (services divers, technologies numériques, nouvelles activités et tourisme).
La population du pays avoisine quelques 32,7 millions d’habitants (rappel). Le pays dispose de ressources minières et énergétiques importantes (fer, bauxite, nickel, cuivre, manganèse, or, pétrole et gaz, ressources hydrauliques, diamants et pierres précieuses). Quelques-unes de ces ressources sont en exploitation, notamment l’or (quelques 9 tonnes extraites actuellement).
Il faut rappeler que le pays dispose d’une façade maritime encore sous-exploitée (seulement 2 ports, pouvant être portés à 8), un potentiel énergétique (pétrole, gaz, ressources hydrauliques, soleil et ensoleillement) et une bonne perspective de pêche, notamment le thon. Divers ressources stratégiques sont également suspectées et nécessitent des confirmations.
3 . Partis politiques et contributions au développement
Le parti au pouvoir actuel est le RHDP, seul parti politique véritablement houphouëtiste. Le PDCI-RDA, avec ses leaders politiques successifs (MM. Konan Bédié et Tidjane Thiam), qui ont leurs visions politiques propres, semble avoir finalement épousé un leadership non houphouëtiste. Il faut citer également le PPACI, le FPI et diverses autres formations politiques importantes.
En Côte d’Ivoire, les formations politiques font plus de politique politicienne que de développement. Le débat sur le développement est absent des problématiques politiques.
4 . Sécurisation des frontières et projets de développement transfrontaliers
Hormis la façade maritime du Golfe de Guinée, les pays frontaliers de la Côte d’Ivoire sont :
. Ghana : est de la Côte d’Ivoire. Membre de l’UA et de la CEDEAO, régime démocratique et pays ami, avec des infrastructures de développement au niveau des frontières à renforcer. Une route internationale doit être envisagée au niveau de la frontière nord et sud, pour des raisons commerciales et sécuritaires (interventions rapides de militaires en cas de nécessité).
. Burkina Faso : nord de la Côte d’Ivoire, régime militaire révolutionnaire de gauche, non membre de la CEDEAO. Ce pays semble accuser la Côte d’Ivoire d’activités insurrectionnelles. Toutefois, nécessité d’envisager diverses infrastructures de développement avec ce pays frère, surtout au niveau ferroviaire et portuaire. Envisager également une route bitumée commerciale et sécuritaire au nord de la Côte d’Ivoire au niveau de la zone frontalière avec le Burkina Faso.
. Mali : nord de la Côte d’Ivoire, régime militaire révolutionnaire de gauche, non membre de la CEDEAO. Ce pays semble accuser la Côte d’Ivoire d’activités insurrectionnelles. Toutefois, envisager également des infrastructures de développement avec ce pays, surtout au niveau ferroviaire et portuaire.
Envisager également une route bitumée commerciale et sécuritaire au nord du pays et au niveau de cette frontière.
. Guinée-Conakry : ouest de la Côte d’Ivoire, régime militaire révolutionnaire, membre de la CEDEAO. Ce pays a des relations bonnes avec la Côte d’Ivoire. Envisager diverses infrastructures de développement, surtout au niveau ferroviaire et portuaire. Mettre en œuvre des infrastructures importantes pour exploiter les minerais stratégiques existantes dans cette zone et au niveau de la frontière. Construire des centrales énergétiques puissantes pour transformer au niveau industriel les minerais. Envisager également une route bitumée nord-sud commerciale et sécuritaire au niveau de la frontière avec la Guinée-Conakry.
Libéria : sud-ouest de la Côte d’Ivoire, régime démocratique membre de la CEDEAO. Ce pays a des relations bonnes avec la Côte d’Ivoire. Envisager diverses infrastructures de développement, surtout au niveau ferroviaire et portuaire. Mettre en œuvre des infrastructures importantes pour exploiter les minerais stratégiques existantes dans cette zone et au niveau de la frontière. Renforcer le développement agricole et envisager des unités conjointes de transformation des produits agricoles. Construire également des centrales énergétiques puissantes pour transformer au niveau industriel et agricole ces ressources et ces matières premières. Envisager également une route bitumée commerciale et sécuritaire au niveau de la frontière avec le Libéria.
5 . Autres préoccupations : préalables du développement
Le développement nécessite un environnement de paix, une prise en compte des préoccupations démocratiques, de bons repaires stratégiques susceptibles d’engager les populations et les cadres, et une bonne synergie d’ensemble concernant toutes les forces vives nationales. C’est un préalable essentiel à prendre en compte. L’idéal est également de faire travailler tous les partis politiques, c’est-à-dire, après les élections, envisager un gouvernement de travail élargi.
L’autre préoccupation est d’établir des relations de confiance avec la France, ex-puissance coloniale, qui reste un partenaire stratégique incontournable. (La France a plus besoin d’une Côte d’Ivoire riche et prospère que d’un pays pauvre.)
Le financement de l’actuel programme ayant besoin de l’appui de tous les bailleurs de fonds et des pays amis (USA et pays de l’UE, Bailleurs de fonds arabes, Russie et BRICS, Brésil, Canada, Mexique et Australie, et pays asiatiques), tout doit être mis en œuvre pour favoriser des relations cordiales avec ces partenaires. (1/3).
Images et illustrations : www.google.com et www.facebook.com et autres réseaux sociaux. Texte et base de données Internet paixetdevelopement. Recherche documentaire : www.google.com.
Étude : RHDP.
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