AFRIQUE/ DEVELOPPEMENT : des efforts et pourtant tout va si mal (routes impraticables, système de santé défaillant, chômage, esclavage, crises, violences et conflits…)

11 mai 2020 | AUTEUR/MISE EN COHERENCE: | AFRIQUE/SOCIAL, JEUNESSE ET EMPLOIS, SOCIAL, JEUNESSE ET EMPLOIS | Aucun commentaire   //   vue(s) 4630 fois

« Afrique/ Santé/ le continent bien mal en point : La prestigieuse revue « The Lancet » vient de publier son classement mondial des systèmes de santé. La place de l’Afrique n’y est pas des plus rassurantes. Le classement publié par The Lancet est sans appel pour l’Afrique. Sur les 195 pays étudiés, les 30 derniers en matière de performance du système de santé sont africains. Ce qui est inquiétant, c’est qu’en la matière, si la situation s’est globalement améliorée au niveau mondial, l’écart entre les pays riches et pauvres s’est, lui, sensiblement creusé depuis 1990. Et l’Afrique n’est pas du tout à la fête. »

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1 – En Afrique, une croissance à deux vitesses

En 2016, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne est descendu à son niveau le plus bas depuis vingt ans, sous les 2 %. Mais ce piètre résultat cache des réalités très différentes selon les pays. À moins de 2 % en 2016, après 3,5 % en 2015, la croissance africaine est descendue à son niveau le plus bas depuis vingt ans, confirmant la rupture avec la décennie écoulée où les taux enregistrés – entre 5 et 7 % – laissaient espérer l’émergence du continent. Celui-ci serait-il en train d’atteindre ses limites ?

En tout cas, malgré les perspectives d’une modeste reprise cette année, la situation paraît suffisamment préoccupante pour que les principales institutions financières, du Fonds monétaire international à la Banque mondiale en passant par la Banque africaine de développement, tirent la sonnette d’alarme et invitent les États à réagir pour relancer l’activité. Mais ce tableau d’une économie africaine à la peine doit aussitôt être nuancé tant les trajectoires des pays sont différentes. « La raison principale de cette mauvaise performance globale tient à la baisse des prix des matières premières, pétrole en tête, qui a fortement impacté les pays exportateurs de produits de base », souligne Ruben Nizard, économiste à la Coface.

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_ Un bloc de pays maintient une bonne dynamique

C’est notamment le cas du principal producteur de pétrole de la région, le Nigeria, dont 60 % des recettes sont tirées des exportations d’or noir et qui a plongé en 2016 dans une crise sans précédent. Mais le phénomène touche aussi l’Afrique du Sud, l’Angola ou la République du Congo, tous riches en ressources naturelles, qui ont également vu leur activité se réduire dans des proportions importantes.

« À l’inverse, il existe un autre bloc de pays africains dont les économies maintiennent une bonne dynamique, avec une croissance autour de 6 % », précise Vincent Caupin, économiste à l’Agence française de développement. On y retrouve certains États de l’Afrique de l’Est comme le Kenya, le Rwanda et l’Éthiopie, qui ont su diversifier leur modèle économique et développer des industries. Il y a aussi des pays de l’Afrique de l’Ouest tels le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, dont la stabilité politique retrouvée a permis d’engager des réformes saluées par les investisseurs.

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_ Des fragilités persistantes

Une récente étude du Conseil français des investisseurs en Afrique montre d’ailleurs que le monde des affaires reste relativement confiant sur les potentiels du continent. Ainsi la moitié des 500 dirigeants d’entreprises sondés prévoit un chiffre d’affaires en augmentation pour 2017. Plus d’un tiers se disent prêts à accroître leurs investissements, en particulier en Afrique francophone.

Un excès d’optimisme ? Bien sûr, des nuages continuent d’obscurcir les perspectives du continent. « L’environnement économique mondial, en particulier le ralentissement chinois, n’est guère favorable. Et l’Afrique reste soumise à de fragilités persistantes en raison des risques politiques mais aussi du changement climatique dont on voit les effets dans la corne de l’Afrique avec le retour des famines », souligne Ruben Nizard.

Mais cette vulnérabilité ne doit pas fait oublier quelques lignes de force prometteuses. « La première tient à l’évolution démographique du continent et au développement d’une classe moyenne urbaine qui constitue un marché de consommateurs considérable », souligne Vincent Caupin.

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_ À qui profitera la croissance

Dans une récente étude intitulée « 10 idées reçues pour démystifier l’Afrique », Stéphane Colliac, économiste chez Euler Hermes France, liste les ressources, naturelles et humaines, qui laissent espérer que le retard de l’Afrique n’est pas insurmontable. « Amélioration du climat des affaires et des institutions, développement des infrastructures, révolution des technologies du numérique et de la téléphonie, niveau d’éducation qui progresse, effort dans la recherche et développement, toutes ces révolutions sont nettement amorcées et un cercle vertueux s’est installé dans plusieurs pays », détaille Stéphane Colliac.

Pour l’économiste, au-delà du mauvais chiffre 2016, la tendance de long terme est bel et bien là : « L’Afrique va forcément s’affirmer comme l’une des zones qui fournira une contribution de plus en plus majeure à la croissance mondiale ». Reste à savoir à qui profitera cette croissance. Car si la pauvreté sur le continent a reculé de 57 % à 43 % entre 1990 et 2012, l’Afrique reste la région du monde où l’extrême pauvreté demeure la plus élevée, avec 350 millions de personnes vivant avec moins de deux euros par jour.

Antoine d’Abbundo, le 07/04/2017/ Mis à jour le 07/04/2017/

https://www.la-croix.com/Economie/Monde/En-Afrique-croissance-deux-vitesses-2017-04-07-1200837824

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2 – Côte d’Ivoire : un système de santé encore à la peine malgré les réformes engagées

Vétusté des services, sous-effectifs, désorganisation… Malgré les réformes en cours, le système de santé accuse encore d’importants déficits financiers, techniques et humains. Dans le couloir des urgences, le directeur du centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody fait patiemment mais fermement passer son message. « Ne vous asseyez pas par terre, allez sur les bancs à l’accueil », répète-t‑il au groupe de femmes et d’hommes venus accompagner leurs parents. Le matin même, il s’était déjà arrêté pour demander aux gens allongés dans le hall de sortir. Mais le docteur Djoussoufou Méité a conscience que rien n’est fait pour accueillir les familles dans de bonnes conditions.

« Culturellement, c’est en plus très difficile pour elles de ne pas se déplacer en nombre pour marquer leur soutien », explique-t‑il. Du coup, la salle d’attente ne désemplit jamais, et des dizaines de personnes dorment chaque nuit à même le sol autour de l’établissement. Le regard fatigué, une femme d’une quarantaine d’années attend d’être rejointe par sa sœur. Son mari a été admis il y a vingt-quatre heures pour traiter son hypertension. Faute de chambres bien équipées dans les étages, les patients restent fréquemment quarante-huit heures, parfois plus, aux urgences. Pourtant Cocody fait figure de vitrine pour la médecine hospitalière ivoirienne.

En 2014, le décès aux urgences du mannequin Awa Fadiga avait suscité un vif émoi et alimenté la polémique sur l’état de déliquescence du système de santé. Dans la foulée du scandale, la présidence de la République avait ordonné la rénovation du service. Échographie, radiologie, laboratoire d’analyses, réfection des bâtiments… Au total, 3 milliards de F CFA (plus de 4,5 millions d’euros) ont été investis pour mettre à niveau les urgences, qui voient chaque année défiler près de 40 000 patients. « Nous disposons maintenant de l’essentiel en matière d’équipement. C’est sur l’organisation que nous devons poursuivre nos efforts », estime Djoussoufou Méité.

Actuellement, les équipes du professeur Kignelman Horo, responsable des urgences, expérimentent des chariots sur lesquels sont proposés en accès libre les médicaments indispensables au traitement des cas les plus graves.

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