USA/ POLITIQUE/ SOCIAL/ VIOLENCES : une société gangrenée par les violences racistes, sociales et étatiques

31 mai 2020 | AUTEUR/MISE EN COHERENCE: | A LA UNE, ACTUALITES / MONDE, INFORMATIONS GENERALES, POLITIQUE, POLITIQUE MONDE, POUR LA PAIX, RECOMMANDE | Aucun commentaire   //   vue(s) 1738 fois

 

« VIOLENCE/ Aux Etats-Unis, les ravages des armes : Dans un nouveau rapport, Amnesty International dénonce la passivité du gouvernement américain face aux drames commis avec des armes à feu. Un Noir dans la tranche d’âge 15-34 ans a vingt fois plus de risques de se faire tuer par une arme à feu qu’un Blanc du même âge. C’est l’un des constats du tout nouveau rapport d’Amnesty International sur la violence par les armes aux Etats-Unis. Intitulé In the Line of Fire: Human Rights and the US Gun Violence Crisis, il est publié alors que les fusillades de masse et les règlements de comptes entre gangs continuent d’endeuiller régulièrement le pays. »

 

Can neighborhood outreach reduce inner-city gun violence in the ...

 

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Etats-Unis. Couvre-feu à Minneapolis, flambées d'émeutes à travers ...

 

1 – États-Unis : les violences policières contre les noirs en quelques grandes dates

 

Repères : Un homme noir non armé aux mains de la police a de nouveau été tué aux États-Unis, où l’histoire semble inlassablement se répéter. Il s’appelait George Floyd et il est mort le 25 mai à Minneapolis : une ligne de plus dans une tragique histoire de violences policières contre les afro-américains.

 

C’est un nouvel épisode dans la tragique et longue histoire des violences policières contre les noirs aux États-Unis : la mort de George Floyd, 46 ans, le 25 mai au cours de son arrestation à Minneapolis. L’événement a déclenché une vague d’indignation et certaines manifestations ont dégénéré en émeutes mais ces images sont tragiquement familières : retour en quelques dates sur des affaires qui ont marqué les esprits. D’après le Washington Post, un homme noir a 2,5 fois plus de risque d’être tué par la police qu’un blanc.

 

LES STARS RÉAGISSENT AU DÉCÈS D'UN HOMME NOIR VICTIME DE VIOLENCES ...

 

_ George Floyd : mort car suspecté d’avoir payé avec un faux billet

Comme souvent désormais, la scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. Sur la vidéo tournée par une passante le 25 mai à Minneapolis, on voit George Floyd plaqué au sol sur le ventre et maintenu par le genou d’un policier sur son cou pendant. L’homme proteste et supplie : “I can’t breathe”, “je ne peux pas respirer” mais l’agent maintient sa pression, même de longues minutes après que la victime a perdu connaissance. George Floyd venait d’être arrêté car suspecté d’avoir utilisé un faux billet de 20 dollars dans une épicerie… Un motif qui a valu à ce père de deux enfants, agent de sécurité dans un bar, de mourir asphyxié.

 

L’événement a immédiatement suscité une intense colère dans cette cité du Minnesota et au delà, dans tout le pays, notamment à Houston, ville d’origine de la victime. Des manifestants ont incendié un commissariat de Minneapolis, une trentaine de magasins ont été pillés et le gouverneur Tim Waltz a autorisé le recours à la garde nationale, avec vendredi l’instauration d’un couvre-feu. Sur Twitter, Donald Trump a aussi réagi mais sans chercher à apaiser : “Ces VOYOUS déshonorent la mémoire de George Floyd, et je ne laisserai pas faire cela. Je viens juste de parler au gouverneur Tim Walz et lui ai dit que l’armée est à ses côtés tout du long. Au moindre problème, quand les pillages démarrent, les tirs commencent. Merci !” Le message a été signalé par Twitter comme incitant à la violence car pouvant être interprété comme une incitation aux forces de l’ordre à faire usage de leur arme.

 

Etats-Unis: le policier mis en cause dans la mort de George Floyd ...

 

Les policiers mis en cause sont aussi accusés d’avoir tenté de couvrir leur méfait. Le soir des faits, un porte-parole de la police a déclaré que le suspect semblait ivre ou drogué et qu’il avait résisté à son arrestation. Ce n’est qu’une fois menotté que l’agent aurait remarqué une détresse médicale et appelé une ambulance. Toutes ces déclarations ont été démentis par la vidéo de la passante et par une caméra de surveillance ayant capturé l’arrivée de la police : on y voit un George Floyd coopératif. Les quatre policiers ont finalement été renvoyés dès le lendemain et une enquête a été ouverte. Le 29 mai, Derek Chauvin, le policier mis en cause, a été arrêté, accusé d’avoir commis un acte cruel et dangereux ayant causé la mort et d’homicide involontaire.

 

 

_ Eric Garner, Michael Brown, Laquand Macdonald… La terrible année 2014

Chaque année apporte son lot d’événements tragiques dans l’histoire des violences policières contre les noirs. Comme en 2018 à Sacramento, avec Stephon Clark, un jeune noir abattu de dos de 20 balles dans son jardin. Cependant, 2014 a marqué les esprits, en raison notamment de la mort de Michael Brown, un adolescent afro-américain de 18 ans, tué de six balles par un policier blanc de Ferguson, dans le Missouri, le 9 août.

 

Le jeune garçon se rendait avec un ami dans la maison de sa grand-mère quand un policier à bord de sa voiture leur a demandé d’arrêter de marcher au milieu de la rue. Le policier affirme ensuite que Michael Brown a essayé de lui prendre son arme à feu et qu’il a dû se défendre. Les versions divergent et les faits n’ont pas été filmés mais des témoins racontent que le jeune homme avaient les mains en l’air lorsqu’il a été abattu.

 

L’affaire a mené à plusieurs jours de manifestations et d’émeutes à Ferguson mais le policier mis en cause n’a finalement pas été inculpé. L’enquête du département de la Justice a toutefois conclu à une routine de discrimination de la part de la police locale visant la population afro-américaine.

 

Emeutes à Ferguson

 

Le sujet était particulièrement brûlant car il intervenait à peine trois semaines après la mort d’Eric Garner à New York. Âgé de 44 ans, noir et père de six enfants, il était connu de la police pour des trafics de cigarette. Le 17 juillet, il est arrêté mais refuse de mettre ses mains dans le dos. Un policier pratique alors la technique d’étranglement et le plaque au sol sur le ventre.

 

En surpoids et asthmatique, il prévient plusieurs fois qu’il n’arrive pas à respirer mais perd connaissance et est déclaré mort à l’hôpital ; là encore, la scène a été filmée. L’enquête n’aboutira pas à l’inculpation du policier blanc mais ce dernier a finalement été renvoyé en 2019 car l’étranglement était une technique interdite. La mairie de New York a par ailleurs indemnisé la famille d’Eric Garner en lui versant 5,9 millions de dollars, évitant un procès civil.

 

A Chicago, procès du policier qui a tiré seize fois sur un jeune Noir

 

Quelques mois plus tard, le 20 octobre 2014, un étudiant noir de 17 ans est abattu par la police à Chicago : Laquan MacDonald. Les rapports officiels évoquent un suspect agissant de façon erratique, marchant au milieu de la rue et armé d’un couteau. Se sentant menacé, un policier (blanc) avait alors abattu le jeune garçon.

 

L’affaire en était restée là jusqu’à ce qu’un tribunal ordonne la publication d’une vidéo treize mois plus tard : tournée par la caméra d’une des voitures de police, on y voit le jeune garçon seul au milieu de la rue entouré par des voitures de police. Il est alors abattu apparemment sans raison de seize coups de feu tirés par un seul policier.

 

Il sera finalement condamné à un peu plus de six ans de prison en 2018 pour meurtre non prémédité (“second degree murder”) et l’affaire jettera à nouveau un voile accusateur sur la police, accusée de maquiller les faits et de préjugés racistes. Un rapport du département de la Justice à propos de la police de Chicago évoquera d’ailleurs une culture de la “violence excessive à l’égard des minorités”, ainsi qu’un manque de formation et de supervision.

 

Black Lives Matter, le mouvement qui bouscule la campagne aux ...

 

_ Trayvon Martin et le début du mouvement “Black lives matter”

Trayvon Martin avait 17 ans et ne portait pas d’arme lorsqu’il a été tué dans la soirée du 26 février 2012 à Sanford en Floride. Le jeune garçon accompagnait son père qui rendait visite à sa compagne dans un lotissement fermé de la banlieue d’Orlando. Il est sorti à pied en début de soirée pour acheter des friandises dans une épicerie et a été aperçu sur le chemin du retour par George Zimmerman, un homme de 28 ans qui patrouillait en voiture dans le cadre de la surveillance de voisinage. Ce dernier a tout de suite suspecté le garçon, l’a suivi et appelé la police mais une altercation a éclaté avant que les agents n’arrivent ; George Zimmerman a abattu Trayvon Martin d’une balle dans le ventre.

 

When leaders say 'it's not the time' to talk gun control - CNN Video

 

L’affaire ne concernait pas directement un policier mais elle a déclenché une vaste indignation aux États-Unis. Parce que la victime une fois de plus était noire, que le tireur était blanc (même s’il était à moitié hispanique) et que ce dernier n’a été arrêté et inculpé qu’un mois et demi après les faits. Des manifestations quotidiennes ont eu lieu en Floride et dans tout le pays pour dénoncer le profilage racial dont sont victimes les noirs. La mort de l’adolescent a aussi relancé le débat sur une loi votée en 2005 avec le soutien du lobby des armes, la NRA. Ce texte, baptisé “Défendez-vous” par se promoteurs mais “Tirez d’abord” par ses détracteurs avaient assoupli les conditions d’exercice de la légitime défense.

 

Évoquant une tragédie, Barack Obama avait appelé à une enquête complète sur les circonstances du drame, déclarant “Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon Martin”. Poursuivi pour meurtre non prémédité (“second degree murder”), George Zimmerman a toutefois été reconnu non coupable de toutes les charges le 13 juillet 2014. Au même moment sur Twitter, un nouveau mot-clef est apparu : #BlackLivesMatter, particulièrement employé ces derniers jours. Le mouvement du même nom a ensuite été fondé par trois activistes noires : Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi.

 

Balawou: Rodney King est mort

 

_ Rodney King, un passage à tabac qui fait le tour du monde

Le 3 mars 1991, en état d’ivresse, Rodney King est tabassé par des policiers de Los Angeles après une course poursuite. Les images sont filmées par un vidéaste amateur et vont illustrer dans le monde entier la discrimination par les forces de l’ordre des Afro-Américains. Alerté par le bruit, le plombier qui filme pendant plus de dix minutes rend la planète entière témoin. Après l’acquittement des policiers, cette affaire mènera en 1992 à Los Angeles à de sanglantes émeutes raciales, avec plus de 50 morts, et à d’importantes réformes dans le fonctionnement de la police, dans la mégalopole comme dans le reste du pays.

 

Source et informations complémentaires : www.franceculture.fr/ 30/05/2020/ Par Maxime Tellier

 

https://www.franceculture.fr/societe/etats-unis-les-violences-policieres-contre-les-noirs-en-quelques-grandes-dates/

 

USA : Une vidéo 'insoutenable' d'un afro-américain mort immobilisé ...

 

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Etats-Unis/Mort de Stephon Clark: Une violence policière ...

 

2 – “Le problème de la police américaine est structurel”

 

Spécialiste des Etats-Unis, Charlotte Recoquillon a notamment menée des recherches sur les violences policières. Elle revient sur les événements à Minneapolis.

 

Vives tensions aux Etats-Unis après la mort de George Floyd: "Sans ...

 

La DW vous en parlait ce vendredi (29.05.2020) dans la matinale, la situation est toujours très tendue à Minneapolis aux Etats-Unis. 500 soldats de la garde nationale ont été déployés ces dernières heures face aux émeutes qui ont suivi la mort lundi soir de George Floyd. Les manifestants, parfois violents, réclament justice pour la mort cet Afro-Américain de 46 ans lors d’une intervention très musclée de la police. Un commissariat de la ville a été incendié dans la nuit de jeudi à vendredi. Des magasins ont été pillés. Du coté des autorités, quatre policiers ont déjà été licenciés et l’enquête se poursuit. 

 

La colère et la violence persistent aux États-Unis après la mort ...

 

George Floyd est décédé après avoir été arrêté par la police qui le soupçonnait d’avoir voulu écouler un faux billet de 20 dollars. C’est lors de cette intervention qu’il a été plaqué au sol, un policier appuyant son genou sur son cou pendant de longues minutes. “Je ne peux plus respirer“, l’entend-on dire dans la vidéo de la scène qui s’est rapidement propagée. “C’est le dernier d’une longue série de meurtres d’Afro-Américains non armés“, a commenté Michelle Bayelet, la Haut-Comissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

 

Ce qu’il faut aujourd’hui, ce sont des véritables changements en profondeur dans l’institution policière américaine” estime de son côté Charlotte Recoquillon sur la DW. Chercheuse rattachée à l’institut français de géopolitique, spécialiste des Etats-Unis, auteure de recherches sur les violences policières là-bas, le mouvement desBlack Lives Matter ou le racisme, elle explique que le problème du racisme est ancien, dans la police et la société américaine en général. “La société américaine est une société post-esclavagiste, et donc la société a été construite sur un système d’oppression raciale et la police censée protéger les institutions porte ces structures-là”. 

 

Trump se dit prêt à mobiliser l'armée après une nouvelle nuit d ...

 

_ Des propositions pour changer

Et à la chercheuse de citer des associations ou des organisations qui travaillent sur le sujet des violences policières et du racisme depuis des années. “Campain Zero travaille par exemple sur le sujet depuis des années et à des propositions concrètes“. Il y a par exemple l’usage de caméra par les policiers, des travaux sur le rôle des syndicats ou la participation citoyenne dans certaines institutions policières. “Des associations sur le terrain travaillent aussi, notamment à Minneapolis, sur la question des relations police-citoyen.” 

 

À la question de savoir si la multiplication des vidéos de ces arrestations qui dégénèrent, voire des meutres, peut aider à la prise de conscience, voire à des changements, Charlotte Recoquillon se montre cette fois plus prudente. “Cela permet d’alterter les opinions publiques et donc on peut voir des progrès, car il y a encore peu de temps, l’émoi était limité dans de telles affaires. Là, d’autres chefs de la police se sont exprimés publiquement pour apporter leur soutien au chef de la police de Minneapolis qui a limogé les policers mis en cause lors de l’intervention”. 

 

Etats-Unis : Trump épinglé par Twitter pour apologie de la ...

 

_ “Apologie de la violence” de Trump sur Twitter

En lien avec ce dossier le réseau social Twitter a masqué un tweet du président amériain Donald Trump ce vendredi. Il apparaît en gris, il faut cliquer dessus à deux reprises pour le voir, et le réseau met en garde avant que ce tweet “fait l’apologie de la violence”. Donald Trump parle de “commencer à tirer quand les pillages débutent”, en référence aux violences et aux pillages de la nuit dernière à Minneapolis. Un message vu par beaucoup comme une incitation pour les forces de l’ordre à faire usage de leurs armes. 

 

Source : www.dw.com/ Date 29.05.2020/ Auteur Hugo Flotat-Talon/

 

https://www.dw.com/fr/le-probl%C3%A8me-de-la-police-am%C3%A9ricaine-est-structurel/a-53620543/

 

Aux États-Unis, des stars du sport mobilisées contre le racisme

 

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Fusillade d'El Paso — Wikipédia

 

3 – Fusillades aux Etats-Unis : l’influence rampante du “terrorisme blanc”

 

Deux fusillades dans deux villes en moins de 24 heures ont fait 29 morts aux Etats-Unis. A Dayton, dans l’Ohio, 9 personnes sont abattues dans un quartier animé du centre-ville. A El Paso, au Texas, tout près de la frontière mexicaine, autre bain de sang. Le tireur de 21 ans tue 20 personnes dans les rayons et sur le parking d’un supermarché. La police enquête sur un manifeste attribué au tireur dénonçant “une invasion hispanique du Texas”. La police soupçonne un motif raciste, un cas de “terrorisme intérieur”. Un terrorisme d’extrême droite qui fait partie du paysage américain contemporain. Et dont l’implantation et l’organisation semblent très largement sous-évaluées.

 

Un rassemblement de 50 membres du Ku Klux Klan mobilise un millier ...

 

_ Plus de 1000 groupes actifs

Il y a 5 ans, les autorités américaines chiffraient à 930 le nombre de groupuscules suprémacistes répartis sur l’ensemble des Etats-Unis. Cette année, ce ne sont pas moins de 1020 groupes actifs qui y sont recensés. On est loin de la représentation convenue d’une poignée de racistes vaguement rassemblés dans le sud du pays. Qui sont-ils ? D’abord, comme leur nom l’indique, ces individus sont avant tout persuadés que la race blanche est supérieure à toutes les autres. Leur idéologie se fonde sur l’existence d’une hiérarchie entre les races.

 

Les Etats-Unis face à la menace du «terrorisme blanc»

 

Mais, au sein de la mouvance suprémaciste, tous les groupuscules ne partagent pas les mêmes convictions. Les uns (comme le Groupe Aryan Nations) en héritier de la mythologie nazie conspuent les non blancs. D’autres (les dérivés du Ku Klux Klan) érigent les Blancs en êtres supérieurs, tout en étant antisémites et anticatholiques. A côté de ces groupuscules violents, d’autres organisations nourrissent quelques ambitions politiques. En tenant des rapprochements avec des représentants républicains ou l’extrême droite européenne.

 

De nombreux actes terroristes ces dernières années sont attribués aux suprémacistes blancs. Des chiffres indiquent que 70% des attentats mortels survenus entre 2008 et 2017 ont été commis par des groupes d’extrême droite. Les plus tristement célèbres sont dans toutes les mémoires. Lors de l’attaque d’une église, en Caroline du Sud, qui a fait 9 morts, son auteur avait déclaré vouloir déclencher une “guerre entre les races“. Une voiture lancée dans la foule lors d’une manifestation contre le racisme tue une jeune femme à Charlottesville et en Pennsylvanie, 11 fidèles juifs sont tués à l’arme à feu. Mais d’autres pays sont aussi touchés : la Norvège en 2011. Le Canada plus récemment. Enfin, la Nouvelle-Zélande avec une attaque dans une mosquée qui avait fait 50 victimes en mars dernier.

 

Fusillades aux États-Unis: « Notre nation doit condamner le ...

 

_ L’ambiguïté de Donald Trump

Un constat à ce stade. La focalisation sur le terrorisme islamiste post-11 septembre aurait occulté l’implantation galopante d’une forme d’extrémisme de droite. Contrairement aux groupes djihadistes qui opèrent masqués, les terroristes de droite reçoivent un soutien de leurs compatriotes qui partagent certaines de leurs idées. Ce qui fait dire à certains commentateurs “qu’on assisterait à l’âge d’or des suprémacistes.” Donald Trump est d’ailleurs régulièrement accusé d’entretenir une certaine ambiguïté sur ses liens avec des groupes d’extrême droite. Après Charlottesville, le président américain avait attendu deux jours avant de réagir. Il avait minimisé la menace de l’idéologie suprémaciste en affirmant qu’elle n’était “pas répandue dans le monde.

 

Suite aux récentes attaques, l’ancien vice-président de Barack Obama, favori à la primaire démocrate en vue de la présidentielle, Joe Biden a évoqué ces “idéologies extrêmes qui prennent racine en Amérique.” Allant jusqu’à évoquer cette haine qui avait trouvé un port d’attache au Bureau oval. Ajoutant que les mots de Trump avaient, dans ce contexte, une influence importante. Donald Trump s’exprimera sur ce sujet aujourd’hui.

 

Source : www.rtbf.be/ Nicolas Gillard/ Publié le lundi 05 août 2019/

 

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_fusillades-aux-etats-unis-l-influence-rampante-du-terrorisme-blanc?id=10286091/

 

El Paso et Dayton, "fusillades" ou "terrorisme blanc"? Le débat ...

 

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VIDÉO : Donald Trump déclare l'état d'urgence et débloque 50 ...

 

4 – Trump dénonce “l’idéalisation de la violence” et pointe du doigt internet, médias et jeux vidéo

 

Le président américain Donald Trump a accusé lundi les médias de “grandement” contribuer, en propageant des “fake news”, à “la colère et la rage” aux Etats-Unis, au lendemain d’un week-end marqué par deux fusillades ayant causé la mort de 29 personnes. 

 

Most Played Games at the Start of 2019 - GameSpace.com

 

Dans son discours donné ce lundi après-midi, il a également appelé à “condamner” le suprémacisme blanc, et a accusé internet de radicaliser des “esprits perturbés”, en référence au forum 8chain, qui publié et propagé des contenus provenant du tireur américain qui a abattu 20 personnes dans le centre commercial d’El Paso. Les médias ont une grande responsabilité quant aux vies et à la sécurité dans notre pays. Les fake news ont grandement contribué à la colère et la rage qui se sont développées durant de nombreuses années“, a-t-il écrit sur Twitter.

 

Les Etats-Unis disent stop à la pub déguisée sur YouTube | Les ...

 

“Nous devons arrêter l’idéalisation de la violence dans notre société”, a-t-il déclaré dans son discours, estimant qu’il était “trop facile aujourd’hui pour les jeunes en difficulté de s’entourer d’une culture célébrant la violence”, notamment à travers des jeux vidéo selon lui “atroces et sinistres”. Les jeux vidéo sont une cible récurrente du président américain, sorte de bouc émissaire lors de chaque événement violent sur le territoire américain.

 

CARTE. L'épouvantable fréquence des tueries de masse aux États-Unis

 

En mars dernier, la Maison Blanche avait ainsi publié, sans commentaires ni contextes, une vidéo reprenant des scènes violentes de jeux vidéo.  Ce à quoi l’industrie a répondu avec une autre vidéo, reprenant cette fois des images non-violentes de jeux vidéo, pour rappeler de ne pas faire de généralisation abusive, et que la science n’a pas de réponse claire et bien définir sur l’influence de la violence des jeux vidéo sur le comportement.

 

Sur Twitter, cette annonce a fait réagir, notamment au sein du camp des démocrates. Le député, Jim McGovern a déclaré ceci : “En mai, Trump disait que nous étions ‘envahis’ par les immigrés. L’auteur de la fusillade d’El Paso a déclaré qu’il voulait stopper ‘l’invasion’. Trump a demandé à la foule rassemblée comment on stoppait ces ‘gens’ de franchir la frontière ? Quelqu’un cria : ‘Tuez-les’. Trump a ri. Et ensuite, la foule ria.”

 

Les tueries de masse aux États-Unis, une violence de genre | IRIS

 

_ Rhétorique anti-immigrants

Après ces deux carnages, plusieurs élus démocrates ont rappelé que la Chambre des représentants avait adopté il y a plusieurs mois un projet de loi allant dans le sens d’une meilleure régulation des ventes d’armes à feu. La chambre basse, à majorité démocrate, a adopté un texte “il y a plus de 5 mois pour exiger des vérifications basiques d’antécédents sur les ventes d’armes“, avait rappelé dimanche l’une des candidates à la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020, Elizabeth Warren.

 

Quand la NRA fait la loi - Soirmag

 

Combien de personnes doivent encore mourir avant que le leader de la majorité (républicaine) du Sénat Mitch McConnell mette de côté les intérêts de la NRA et programme un vote sur ce projet de loi?“, a-t-elle demandé, en faisant référence au premier lobby des armes américain. L’opposition à Donald Trump a également vivement critiqué le président pour sa rhétorique anti-immigrants, accusée d’alimenter la montée de l’intolérance dans le pays. M. le président, arrêtez votre rhétorique raciste, haineuse et anti-immigrés“, a tweeté Bernie Sanders, l’un des favoris de la primaire démocrate. “Votre langage crée un climat qui encourage les extrémistes violents“, a-t-il ajouté.

 

Donald Trump “encourage non seulement la rhétorique raciste mais aussi la violence qui suit“, a renchéri un autre candidat, Beto O’Rourke, originaire d’El Paso. La fille du président, Ivanka Trump, a tenté d’apaiser la situation, tweetant: “La suprématie blanche, comme toute autre forme de terrorisme, est un fléau qui doit être détruit“.

 

Source : www.rtbf.be/ A. Lo. avec AFP/ Publié le lundi 05 août 2019/ Mis à jour le lundi 05 août 2019/

 

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_trump-accuse-les-medias-de-grandement-contribuer-a-la-colere-et-la-rage-aux-etats-unis?id=10286207/

 

Toute l'actualité internationale avec Libération - Libération

 

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77 morts et 95 blessés par armes à feu... Une journée (presque ...

 

5 – VIOLENCE : Aux Etats-Unis, les ravages des armes

 

Dans un nouveau rapport, Amnesty International dénonce la passivité du gouvernement américain face aux drames commis avec des armes à feu. Un Noir dans la tranche d’âge 15-34 ans a vingt fois plus de risques de se faire tuer par une arme à feu qu’un Blanc du même âge. C’est l’un des constats du tout nouveau rapport d’Amnesty International sur la violence par les armes aux Etats-Unis. Intitulé In the Line of Fire: Human Rights and the US Gun Violence Crisis, il est publié alors que les fusillades de masse et les règlements de comptes entre gangs continuent d’endeuiller régulièrement le pays.

 

Jour de colère" aux USA contre les violences policières

 

_ Communauté noire très touchée

En 2016, 38 658 personnes sont mortes par balles – 22 938 suicides et 14 415 homicides – et 116 000 ont été blessées, selon les chiffres d’Amnesty. La communauté noire est tout particulièrement touchée. Alors que les Noirs composent 13% de la population américaine, ils représentent 58,5% des victimes d’homicides, et la violence armée est la première cause de mortalité chez les 15-34 ans. Tout récemment, un terrible drame a provoqué de vives émotions et tensions: à Dallas, une policière blanche a tiré sur un Noir de 26 ans dans ce qu’elle pensait être son appartement. Elle s’était en fait trompée: elle était entrée par erreur chez son voisin, qu’elle avait pris pour un voleur. Il est mort.

 

Pour Margaret Huang, la directrice d’Amnesty International Etats-Unis, «le gouvernement des Etats-Unis a laissé la violence armée dégénérer en crise des droits humains». Il «privilégie la détention d’armes à feu au détriment des droits fondamentaux». «De nombreuses solutions sont proposées, mais elles se heurtent à l’absence criante de volonté politique de sauver des vies», dénonce-t-elle. Elle ajoute: «La possibilité de vaquer à vos occupations quotidiennes en sécurité et dans la dignité, sans avoir peur, est l’un des piliers majeurs des droits humains. Les droits des citoyens ne peuvent être garantis tant que nos dirigeants ne font rien au sujet de la violence armée.»

 

Pau : un homme battu à mort par une bande d'adolescents | Actu

 

_ Pas de registre national

L’organisation pointe du doigt le fait que les Etats-Unis ne disposent pas d’un registre national et que 30 Etats autorisent la détention d’armes de poing sans licence ni permis. Elle recommande notamment l’adoption de réglementations nationales pour l’octroi des permis et l’enregistrement des armes à feu, des cours pour ceux qui en acquièrent et l’interdiction des fusils d’assaut semi-automatiques et autres armes de guerre. Lors de la fusillade de Parkland qui a déclenché une mobilisation sans précédent de jeunes «survivants», le tueur Nikolas Cruz avait utilisé un semi-automatique AR-15 acquis légalement.

 

Le rapport rappelle que les fusillades de masse, très médiatisées, ne représentent qu’environ 1% des cas de morts par balles. Amnesty a notamment choisi de mettre en exergue des histoires personnelles de familles endeuillées, de gens qui vivent dans la crainte de voir un des leurs tués par une arme, ou qui relatent la difficile reconstruction de rescapés. Ces voix dénoncent des formes de discrimination, l’effet pervers de la banalisation, et réclament des soutiens.

 

El Paso et Dayton, 250 et 251e fusillades aux États-Unis en 2019 ...

 

_ «Atteint de plusieurs balles»

«J’ai eu un patient atteint de plusieurs balles. Je l’ai opéré entre 15 et 20 fois en dix-huit mois, ses problèmes étaient nombreux, il était vraiment mal en point. J’ai réussi à lui faire traverser ces épreuves et nous avons terminé sa colostomie; il est donc soigné et on s’accorde à dire que c’est une «belle réussite». Sauf que… il a également reçu une balle dans le bras et souffre de graves lésions nerveuses. Il gagnait sa vie en transportant du matériel et en ramassant des objets. Il vous faut deux bras pour cela, donc il est handicapé et ne peut plus travailler…», témoigne par exemple Thomas Scalea, directeur du centre de traumatologie R. Adams Cowley à Baltimore.

 

ELCA Bishops stand with youth in addressing gun violence and ...

 

«Et ça ne s’arrête pas là. Il n’y a pas de rééducation ni de formation. En vue d’obtenir l’allocation d’invalidité, vous devez être en mesure de négocier avec le système de santé; j’ai moi-même bien du mal à le faire, alors comment pourrait-il y parvenir ?»

 

Amnesty International mènera des campagnes dans plusieurs Etats américains pour tenter de faire bouger les lignes de front. Une mission qui s’annonce ardue: l’attachement des Américains au deuxième amendement, qui sacralise le droit de détenir une arme, reste très marqué.

 

Source : www.letemps.ch/ Valérie de Graffenried/ Publié mercredi/ 12 septembre 2018/ Modifié mercredi 12 septembre 2018/

 

https://www.letemps.ch/monde/aux-etatsunis-ravages-armes/

 

END GUN VIOLENCE – Amnesty International USA

 

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7 real-life human cyborgs | MNN - Mother Nature Network

 

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